Description
Takachar a pour mission d’augmenter significativement la valorisation économique des résidus agricoles et forestiers (biomasse) dans les communautés rurales défavorisées à travers le monde. Ces résidus, souvent encombrants et difficiles à transporter, sont transformés localement grâce à des équipements portables, peu coûteux, et fixables à des tracteurs ou camionnettes. Ces systèmes transforment les résidus en bioproduits à valeur ajoutée et à empreinte carbone négative, comme des engrais, des produits chimiques ou des biocarburants.
Contexte
Après les récoltes, les résidus agricoles tels que la paille de riz ou les tiges de maïs peuvent gêner la préparation des sols pour la prochaine plantation. Dans de nombreux pays, la méthode la plus rapide et économique pour éliminer ces résidus est de les brûler à l’air libre, ce qui cause des problèmes de pollution atmosphérique affectant la santé respiratoire des communautés locales et urbaines, comme à Delhi.
Les gouvernements tentent de limiter ces pratiques en imposant des sanctions, mais les alternatives sont rares. Les résidus, volumineux et dispersés, rendent leur collecte coûteuse, dépassant les 15 $/hectare que les agriculteurs peuvent offrir. On estime que 40 millions de fermiers en Inde et 170 millions dans le monde font face à ce problème. Par ailleurs, ces résidus non utilisés augmentent les risques d’incendies, notamment en Amérique du Nord. Si chaque tonne de biomasse inutilisée valait 30 $, cela représenterait un potentiel de revenu annuel de 120 milliards de dollars pour les agriculteurs.
Photo de l’incinération de résidus de culture en Inde :
Détails opérationnels & techniques
Actuellement, la plupart des communautés rurales sont exclues des avantages de la bioéconomie émergente, car leurs résidus agricoles et forestiers (biomasse), souvent volumineux, humides, encombrants et variables, sont trop coûteux à collecter et à centraliser pour une conversion ultérieure en biocarburants ou bioproduits utiles. Ces résidus de biomasse sont souvent laissés à se décomposer ou brûlés en plein air, contribuant à la pollution de l’air et au risque d’incendies.
Les technologies de conversion de biomasse existantes ne sont pas adaptées à ces contextes, car elles sont souvent de grande échelle, centralisées et incapables de gérer la variabilité des matériaux en entrée. Takachar développe des systèmes portables, peu coûteux, de petite échelle et flexibles (connus sous le nom de « Takavator ») pouvant être fixés à l’arrière de tracteurs ou de camionnettes. Ces systèmes sont déployés dans des zones éloignées et difficiles d’accès pour transformer localement les résidus non marchands en bioproduits à valeur ajoutée tels que des précurseurs de biocarburants, des engrais ou des produits chimiques avancés.
En fonction de la demande locale en temps réel pour ces bioproduits, Takachar utilise des capteurs intégrés, des données locales et physiques, ainsi que l’apprentissage automatique pour développer un système de contrôle robuste. Ce système permet de coordonner une flotte de réacteurs mobiles intelligents afin de produire le bon type de produit en temps réel.
Cette approche favorise une production et une consommation décentralisées de produits énergétiques et chimiques clés issus de sources de biomasse renouvelables locales au sein des communautés rurales, au lieu d’une production centralisée (souvent basée sur des sources fossiles, énergivores et intensives en carbone) nécessitant un transport coûteux et lointain.
Ainsi, Takachar aide les communautés rurales à devenir autosuffisantes et indépendantes des alternatives chimiques et fertilisantes coûteuses et importées. En parallèle, ses bioproduits à empreinte carbone négative permettent aux communautés rurales les plus touchées par le changement climatique de bénéficier, pour la première fois, des avantages financiers et écologiques des crédits carbone, promouvant ainsi la justice environnementale.
Déploiement & Impact
Takachar a déployé jusqu’à présent environ 10 systèmes Takavator en Inde, au Kenya, aux États-Unis et au Canada, en collaboration avec des partenaires locaux. Cette solution a bénéficié à plus de 10 000 agriculteurs. Les crédits carbone générés ont été vendus à Klarna Bank et à la WRLD Foundation via le Milkywire Climate Transformation Fund.
Au cœur de notre entreprise, nous soutenons les communautés défavorisées, une valeur inscrite dans notre culture et nos principes fondamentaux. Notre solution décentralisée, peu coûteuse et portable bénéficie principalement aux communautés rurales défavorisées, souvent les plus touchées par le changement climatique (par exemple, les incendies de forêt), contribuant ainsi à la justice climatique et à la résilience locale. Notre processus décentralisé permet de conserver 90 % de la main-d’œuvre et de la valeur au sein des communautés locales, en vendant souvent les bioproduits sur place. Cela réduit leur dépendance à la production centralisée de produits chimiques (comme les engrais), qui sont non seulement coûteux et intensifs en carbone, mais aussi vulnérables aux perturbations des chaînes d’approvisionnement (par exemple, la COVID-19, les sanctions internationales).
Grâce à ces activités à empreinte carbone négative générées dans les communautés rurales, celles-ci peuvent accéder aux crédits carbone agrégés et vérifiés via notre système de contrôle basé sur l’IoT et le cloud. Depuis le début, nous adoptons une approche centrée sur l’utilisateur dans le développement de notre produit, intégrant les perspectives et les retours des communautés rurales défavorisées dans notre processus de conception. En effet, certaines des améliorations les plus marquantes de notre produit et de notre modèle économique proviennent directement de ces utilisateurs finaux.
Réduction des émissions de carbone
Notre processus intercepte le carbone capturé par les plantes en croissance et le séquestre sous des formes solides et récalcitrantes, comme les engrais à base de biocharbon, permettant à ce carbone de rester dans le sol pendant des centaines d’années. À grande échelle, Takachar pourrait éliminer plus d’une gigatonne d’équivalent CO2 par an. De plus, nous permettons de réduire la consommation d’énergie et de carbone. Actuellement, la fabrication de produits chimiques (par exemple, les engrais) nécessite souvent des processus de production à haute température, intensifs en énergie. En exploitant la valeur calorifique intrinsèque des résidus de biomasse (dont la plupart seraient autrement brûlés sans bénéfice énergétique), nous éliminons une grande partie de ces processus intensifs. Cela pourrait éviter une autre gigatonne d’équivalent CO2 par an.
Amélioration des rendements agricoles
Les agriculteurs, bien que divers, témoignent des bénéfices. Par exemple, M. Kibuchi, un riziculteur au Kenya, a remarqué qu’avec le même budget, il obtenait environ 25 % de rendement supplémentaire en utilisant nos engrais.
Quelques témoignages de fermiers locaux :
- « Après avoir adopté l’engrais Safi Sarvi®, je n’ai plus à m’inquiéter pour nourrir ma famille. De plus, je vends le surplus de riz et utilise les revenus pour scolariser mes enfants. »
- « Ma terre produisait moins de 10 sacs à cause de l’acidité. Après deux saisons avec Safi Sarvi®, j’ai doublé ma production. »
- « Si d’autres ne l’utilisent pas encore, ils devraient commencer maintenant. »
Création de moyens de subsistance ruraux
Nos systèmes de traitement de biomasse soutiennent la production locale d’engrais rentable dans les communautés rurales. Nos partenaires locaux et entrepreneurs agricoles bénéficient de l’exploitation de ces systèmes, ainsi que des jeunes ruraux employés pour soutenir la production localisée. Par exemple, M. Japheth, diplômé du lycée, avait du mal à trouver un emploi dans son village ancestral et envisageait de déménager dans un bidonville à Nairobi. Il a entendu parler de notre projet pilote et est devenu associé de production. Trois ans plus tard, il est promu chef de production et peut rester dans son village natal.
Autres bénéfices à long terme
En élargissant nos activités au-delà de l’agriculture, comme le traitement des résidus forestiers non commercialisables dans les climats méditerranéens, nous prévoyons un impact durable sur les communautés rurales. Par exemple, en Californie, notre solution permet une gestion plus efficace et moins coûteuse des résidus de biomasse inflammables, réduisant les risques d’incendies tout en offrant des produits à valeur ajoutée aux communautés locales.