Description
Le Centre de résilience aux catastrophes de l’Asie-Pacifique (APDRC) de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), centre de référence régional créé par la Croix-Rouge coréenne en 2016, a introduit des outils de réalité virtuelle pour former les populations et sensibiliser le grand public à la réduction des risques de catastrophe et à la résilience des communautés.
Contexte
La région Asie Pacifique est un supermarché des catastrophes naturelles. Alors que 60% de la population mondiale vit dans cette région, elle est le théâtre de plus de 70% des catastrophes naturelles du monde – l’une des plus exposées au monde. En 2018, de tous les pays les plus affectés par les catastrophes naturelles, quatre pays sur cinq sont localisés en Asie, en Inde, aux Philippines, en Afghanistan et en Chine. APDRC s’est créé avec la conviction qu’il était nécessaire de former la population aux mesures de sécurité en cas d’incident. Après avoir observé que la manière dont les populations réagissent en cas de catastrophes différait grandement qu’en cas de situation normale, le centre APDRC décida de soutenir l’apprentissage des procédures de sécurité en cas de catastrophes à travers la Réalité Virtuelle. Une façon de faire vivre une situation immersive aux populations sans les blesser.
Détails opérationnels & techniques
La formation à la résilience en cas de catastrophes utilise la Réalité Virtuelle à travers trois dispositifs : un ordinateur de jeu, un casque de réalité virtuelle et une manette. Trois contenus sont disponibles pour la formation : “Incendie au théâtre” et “S’échapper d’un bateau” tous les deux développés par une entreprise privée et “Tremblements de terre” développé conjointement par APDRC et la Fédération Internationale de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge. APDRC a fourni deux kits de Réalité Virtuelle ainsi que des jeux d’ordinateur aux Sociétés Nationales qui ont exprimé l’envie d’être formées. Des formations ont également été promulguées aux opérateurs de chaque Société Nationale en Corée du Sud. Ces Sociétés Nationales doivent quant à elles communiquer au centre APDRC un rapport de leurs activités chaque année. Afin de créer les conditions d’une expérience réelle, un opérateur est nécessaire pour accompagner les participants. Dans un cas, il faut compter environ une à deux heures de formation à travers des conférences et des expériences de réalité virtuelle. Dans l’autre cas (en tant qu’activité annexe sur de grands évènements notamment) il faut compter cinq à dix minutes d’introduction à la notion de résilience suivies d’expériences de réalité virtuelle.
Déploiement & Impact
La formation pilote a été effectuée dans cinq pays – la Corée du Sud, les Philippines, la Mongolie, le Népal et l’Indonésie. Dans ces pays, un total de 4277 personnes ont suivi une formation à travers 98 évènements. En 2019, la formation a été réalisée dans sept pays – la Corée du Sud, les Philippines, la Mongolie, le Népal, la Thaïlande, Singapour et le Vietnam. Au total, ce sont 16 010 personnes qui ont suivi la formation.
APDRC a mené une une étude de satisfaction. En Corée, 1500 participants ont partagé leur niveau de satisfaction en 2018. 95,4% des participants étaient satisfaits de la formation de réalité virtuelle. La majorité des retours étaient très positifs : “c’était comme une vraie catastrophe”, “c’était vif et réaliste” “c’était très utile de pouvoir mieux comprendre les victimes”.
Cette formation innovante est très attrayante pour les étudiants et les populations locales. Les étudiants qui vivent en zones urbaines ont réagi de manière particulièrement enthousiaste à ce module de réalité virtuelle éducatif. De leurs côtés, toutes les Sociétés Nationales qui ont eu recours à la réalité virtuelle ont reconnu que cette dernière permettait aux participants d’apprendre sans s’exposer à des situations dangereuses. L’une des Sociétés Nationales en Asie du Sud Est s’intéresse quant à elle à la possibilité de déployer ce dispositif à l’échelle du pays.
Cependant, il existe encore de nombreux défis. Tout d’abord, l’investissement initial est assez élevé. Ainsi, le nombre d’équipement que le centre APDRC peut fournir est limité. Le second défi est que la formation à travers la Réalité Virtuelle est opérée comme un événement annexe et non comme le sujet principal de l’événement. Le nombre limité de langues et de contenus disponibles rend également difficile l’utilisation du dispositif par une grande diversité de populations. Les maladies infectieuses comme la pandémie de la Covid-19 compliquent également la tenue de grands évènements ou de formations en présentiel. Malgré ces défis, le centre APDRC souhaite développer et diffuser cette formation innovante et créative pour renforcer les capacités de résilience des populations locales.